Chasse Rencontre « sous haute tension » entre chasseurs et FNSEA
Dans une ambiance tendue, chasseurs et représentants de la FNSEA ont abordé le dossier sensible des dégâts de gibier, ainsi que la préservation et le développement du petit gibier. Un échange qui s’est conclu par « un accord de non-agression ».
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C’est dans une ambiance tendue que s’est déroulée la rencontre entre Willy Schraen, le président de la FNC (Fédération nationale de la chasse), et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 30 janvier 2018. Selon le communiqué de la FNC diffusé le lendemain, les deux délégations ont abordé « sans tabous et en toute franchise » les sujets intéressants la chasse et le monde agricole.
« Nous avons reproché aux chasseurs de prendre position sur des sujets agricoles, comme sur le glyphosate. Alors qu’ils n’en connaissent pas les tenants et les aboutissants », nous a expliqué Thierry Chalmin, président de la commission de la faune sauvage et des dégâts de gibier de la FNSEA, présent aux côtés de Christiane Lambert. Et d’ajouter : « En parlant néonicotinoïdes ou glyphosate, les chasseurs veulent se faire passer pour des gens précautionneux de la biodiversité sur le dos des agriculteurs. »
Selon le communiqué de la FNC, les agriculteurs ont reproché au président de la FNC « ses propos très tranchés sur la responsabilité des agriculteurs dans la disparition du petit gibier et sur le caractère trop limité des expérimentations de type Agrifaune ». De son côté, concernant les dégâts de gibier, la FNC a « vertement critiqué le tableau apocalyptique formulé par certains membres de la délégation de la FNSEA, alors que dans la majorité des départements à problèmes, ce sont souvent quelques communes qui concentrent tous les points noirs ».
« Un accord de non-agression »
Après ces échanges d’amabilités, la missive peu affable des chasseurs plaide pour un retour du dialogue pour aborder « en même temps » le dossier des dégâts de gibier et celui de la renaissance du petit gibier.
Selon la FNC, l’échange s’est conclu par « un accord de non-agression ». Mais chacun y mettant ses conditions et ses priorités ! Pour Willy Schraen, il faut « retrouver une politique “petit gibier” digne de ce nom sur tout le territoire national et pas seulement dans des zones expérimentales de type Agrifaune ». Pour Thierry Chalmin, il faut avant tout « s’attaquer à la refonte du barème d’indemnisation des dégâts de grand gibier, en particulier dans le maïs, et amener les chasseurs à évoluer dans leurs habitudes de chasse. »
Le communiqué de la FNC annonce par ailleurs que « dans les prochaines semaines des rencontres auront lieu avec les autres syndicats agricoles ainsi qu’avec l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture afin de poursuivre cette nécessaire reprise du dialogue ».
Aurore Cœuru
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